L’EXPLOITATION FORESTIERE

près avoir exploité la vallée d'Aspe, la Marine royale s'installe à Laruns en 1776, elle y construit un arsenal (actuelle place du port) et la Maison de la Marine.
Comme en vallée d'Aspe, c'est l'ingénieur Leroy qui organise l'exploitation des sapins des forêts de Laruns et en particulier les massifs forestiers à proximité de Gabas.
Il fait améliorer les chemins (chemin menant aux Eaux-Chaudes puis à Gabas, chemin du Bitet, chemin montant au vallon du Soussouéou,) et envisage d'équiper un port pour le flottage des bois (d'où les appellations, rue du port et place du port.)
A l'origine les troncs de sapin destinés à équiper en mâts les navires de la Marine devaient être acheminés par flottage vers Oloron puis Bayonne, en fait les radeaux de flottage n'auraient été utilisés qu'à partir d'Oloron, le trajet Laruns-Oloron étant effectué par route.
L'exploitation de la mâture semble s'être poursuivie au moins jusqu'en 1813.
La forêt de la commune de LARUNS, essentiellement constituée de hêtraies - sapinières, occupe une superficie de 7 160 ha, sur les 19.000 ha qui couvre aujourd'hui la vallée d'Ossau Toutes les essences d'arbres ont trouvé progressivement leur utilité : le chêne et le hêtre pour la menuiserie, l'ébénisterie et le chauffage, le sapin pour la charpente, le frêne pour les manches d'outils et les râteliers, le buis pour les chapelets, boutons, peignes et pommeaux de cannes, le tilleul pour les sabots, le houx pour la glu, le noisetier pour les cannes, le châtaignier pour les piquets de clôture...
Les besoins en bois de marine au XVIIIe siècle ont profondément modifié la forêt pyrénéenne en prélevant quantité de beaux sapins pour la mâture ainsi que des bois "courbes et courbants". Des vestiges de chemins de la mâture sont encore visibles.
Il en est de même pour la fabrication du charbon, nécessaire à l'alimentation des forges pour le traitement des minerais, réalisé à l'aide de meules ou, plus tard, de fours cylindriques en tôles.
Nombre de taillis de hêtres sont aujourd'hui le résultat d'importantes coupes rases effectuées par les charbonniers et dans lesquels on retrouve de vieilles plates-formes. La hache et le passe-partout ont longtemps été les outils privilégiés du bûcheron, avant l'arrivée de la scie mécanique (tronçonneuse) vers 1930.
Les bois étaient autrefois tirés par des bœufs ou lancés dans des thalwegs (au prix de nombreuses vies humaines).
Elle est dans sa quasi-totalité propriété communale bénéficiant du régime forestier (5 891,44 ha, soit 24% de la superficie totale de la commune).
Le reste est propriété communale de Buzy, et en indivision avec Bielle Bilhère.Tendance et évolution de l’exploitation forestière sur le territoire communal : Si l'exploitation forestière était très florissante au début de ce siècle, elle ne représente plus, de nos jours que le reflet d'une activité en plein déclin.
Au début du XXe siècle une technique novatrice venue d'Italie, le débardage par câble, fit son apparition avec la réputation des établissements Lombardi basés à Arudy. Suspendus à un câble, les arbres pouvaient ainsi franchir de longues distances (13km : c'est la distance record en forêt de Laruns).
Les scieries se trouvaient au plus proche de la ressource, parfois même au pied de la forêt. Tournant à l'énergie hydraulique, on les appelait des "moulins à scie".
L'affouage permet encore aujourd'hui (sous certaines conditions) aux habitants de se procurer dans la forêt communale les besoins en bois du foyer.
Une importante activité autour de la forêt et du bois existait autrefois et la forêt a longtemps été la principale source de revenus de beaucoup de communes de la vallée.
Aujourd'hui, malgré les progrès de la mécanisation (photo) et le développement des routes et pistes forestières, le contexte économique a changé et d'autres enjeux sont apparus.
Il ne subsiste, à l'heure actuelle, dans la vallée, qu'une scierie employant une vingtaine de personnes, pour le débardage et le sciage du bois à Laruns (quartier Geteu)
La difficulté et le coût élevé de réalisation d'accès aux zones de coupes, notamment dans des secteurs sensibles pour l'environnement, conjugués à un marché très concurrentiel et à une volonté de protection d'espèces en voie de disparition, sont les principaux facteurs de la régression de l'exploitation forestière et donc de sa commercialisation régulière.
D’une surface soumise au régime forestier de 5 891,44 ha, la forêt de Laruns est gérée par l’Office National des Forêts.
Le milieux forestiers, très marquée par la hêtraie-sapinière, sa composition en essences est variée :
- 51 % de sapins pectinés,
- 34 % de hêtres,
- 3 % de chênes,
- 6 % d’essences diverses, et
- 6 % sans boisements (falaises, éboulis, zones humides).
La forêt s’étale sur 20 km, entre 560 m d’altitude et 2 067 m, ce qui, avec la pente moyenne conséquente et le climat rigoureux, en rend l’exploitation difficile.
L’exploitation forestière est certifiée durable par le label PEFC. Bien que très vaste et diversifiée, la forêt de Laruns compte seulement 913 ha de surface productive.
60 % du domaine forestier est donc non exploité à ce jour pour des questions d’inaccessibilité liées au relief et à l’impossibilité administrative (zones classées) de construire de nouvelles dessertes.
Au début du XXe siècle une technique novatrice venue d'Italie, le débardage par câble, fit son apparition avec la réputation des établissements Lombardi basés à Arudy.
Suspendus à un câble, les arbres pouvaient ainsi franchir de longues distances (13 km : c'est la distance record en forêt de Laruns).
La hache et le passe-partout été les outils privilégiés du bûcheron, Basque-Espagnol, et Italien avant l'arrivée de la scie mécanique (tronçonneuse)
Face aux enjeux d’une forêt vieillissante et peu exploitée, la Commune et l’ONF ont réalisé en 2010 le document d’Aménagement de la forêt.
Prévu pour 20 ans (2010-2029), son principal objectif est de gérer durablement la forêt sur les plans économique (produire plus de bois de meilleure qualité en régénérant la forêt ; objectif de 5 700 m3/an,) social (intégrer tous les usages de la forêt dans sa gestion)
et environnemental (prise en compte de la biodiversité et de la prévention des risques naturels dans sa gestion).
L’objectif de l’aménagement est de planifier les coupes et les travaux : plantations, améliorations, développement de la desserte.

|