|
Adiu printems de l'age, Adiu flous deu mati Las ! que m'ets u presage Que tout que deu feni.
De drin en drin tout xange Lou tems qu'ha sa rigou Que'm tire per la mange E ternex ma coulou.
Autes cops au bouscage De l'amou graciouset Qu'enteni lou loengage E souben lou siulet.
Sas leugères manetes Nou perden u moumen Coelhen mile flouretes Enta me'n ha présen.
Sus acere passade Que l'ey apercebut O Diu ! quine oelhade. Lou regar d'u bécut !
A trente ans que s'eslouenhe Muxam drin lous talous A quarante eth desdénhe Adixat dounc amous !
Toutounh de la countrade Qui n'es pas destroumpat Si bas a la balade Hore lou tems marquat.
Abise au mens quoand trisques E hasses l'entrechat Abise ! car que risques De't da l'esculassat.
L'amistat que m' apère Que'm bou da sas favous Coum l'amou n'ei pas bère Mes qu'a mey de doussous.
Ere here e'm countente Ere abbat moun chegri Sabi amistat counstente Dab tu que bouy mouri.
|
|
Adieu printemps de l'âge Adieu fleurs du matin Las ! Vous m'êtes un présage Que tout doit finir.
Peu à peu tout change Le temps a sa rigueur Il me tire par la manche Et ternit ma couleur.
Autrefois au bocage De l'amour gracieux J'entendais le langage Et souvent le sifflet.
Ses légères petites mains Ne perdaient pas un moment Cueillant mille fleurettes Pour m'en faire présent.
Sur ce sentier écarté Je l'ai aperçu O Dieu ! quel regard Le regard d'un ogre !
A trente ans il s'éloigne En montrant ses talons A quarante il me dédaigne Adieu donc les amours !
Enfant gâté de la contrée Qui n'est pas détrompé Si tu vas au bal Hors du temps marqué.
Attention lorsque tu danses En faisant l'entrechat Attention car tu risques De tomber sur le derrière.
L'amitié m'appelle Elle m'offre ses faveurs N'est pas belle comme l'amour Mais elle a plus douceur.
Elle me comble Et adoucit mon chagrin Viens amitié constante Avec toi je veux mourir.
|