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Alerte, alerte, amigous ! Lous Mourous soun près de nous. Si nou embam à l'Espalungue, Bé en sy saberan trouba. Quittem, quittem, chere Aurungle, Sarrem biste lou bestia !
Sarrasis ingrats, cruels, Yamey nou'b seran fidels. Qué poudets pilla bourgades, Tabé planta pillourets. Habitans de la contrade, Quittem ta d'autes endrets !
Diü ! quin déso ! quin chegri ! Lou mé pay qu'an héyt péri. Debaren biste la coste, Dinco Gere et Monplési. Attaquem lous aban-postes ; Qué quaü ou benque ou mouri
La gran ciutat d'Aülorou Qu'a combattut dap aünou, Queous a dat û maü de bente, Qui longtems lous durara. Aüssalés, à son exemple, Gran combat quous quaü libra.
Bilheres et Casterés (Castets), U de bous aûts qu'en baü très. A las bordes de très casses Cent trente n'abetz aücit Dessus la mediche place, Lous qu'y aben son périt.
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Alerte, alerte, mes amis ! Les Maures sont prés de nous Si nous ne gagnons pas l'Espalungue Ils ne manqueront pas de nous joindre. Fuyons, fuyons, chère Aurungle ! Renfermons vite le bétail !
Sarrasins ingrats et cruels, Jamais nous ne nous soumettrons. Vous pouvez piller des bourgades Et même dresser le pilori. Habitants de la contrée, Abandonnons pour d'autres lieux.
Dieu ! quelle désolation ! quel chagrin ! Ils ont fait périr mon père ! Descendous vite la côte, Jusqu'à Gère et Monplaisir. Attaquons leurs avant-postes Il nous faut vaincre ou mourir.
La grande cité d'Oloron A combattu avec honneur. Elle leur a donné un mal de ventre, Qui ne leur passera pas de longtemps. Ossalais, il faut, à son exemple, Leur livrer un grand combat.
Habitants de Bilhères et de Castets, Un de vous en vaut trois. Aux bordes des trois chênes, Vous en avez tué cent
trente. A la même place, Ceux qui s'y trouvent sont mort»
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