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L'amou qu'ey û petit Ménit
Ennemic de toute counstrence : Quoan hè tant dés mourde lou digt Que pousse a bout touto counstence Nou-y-a garde, nou-y-a présou Qu'eth nous forço dab biulence Hét lous murs de ta gran' haütou Per dessus tout bôle l'Amou
L'Amou qu'ey û bou messatyé, Qué court toustém dab diliyence Eth n'ey qu'âles deü cap aü pè, Toustém qu'ey dens l'impatience Jamey y-a bou taü poustillou Animat per la récoumpence Qué hasse tourrade ou calou,
Per dessus tout, bôle l'Amou
Homi n'a jamey desligat Lous nuds qu'aquet Maynadét sarre Nou y-a haüre qu'aye hourgat De taüs hers, quoan eth sé desbarre Arré n'esbarye soun ardou Quoan lou prestiren dab ûe barre Mey esbérit que nad faücou, Per dessus tout, bôle l'Amou
Quoan lou maynatye arbalestè En clignan porte sa hissade Nou y-a hournère, ni brazè Qui mie ta grane eslamade Nou y-a crainte, nou y-a rigou, Qué nou sie leü surmountade Faible sécours que la résou, Per dessus tout, bôle l'Amou |
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L'amour est un petit enfant, Ennemi de toute contrainte Quand il fait tant que de se mordre le doigt, Il pousse à bout toute constance Il n'y a ni garde, ni prison, Qu'il ne force avec violence Faites les murs aussi hauts que vous voudrez, Par dessus tout, vole l'Amour
L’amour est un bon messager, Il court toujours avec diligence Il n'est qu'ailes de la tête aux pieds, Il est toujours dans l'impatience Jamais il n'y eut tel postillon Animé par la récompense Qu'il gèle ou qu'il fasse chaud, Par dessus tout, vole l'Amour.
Jamais homme n'a défait Les nœuds que cet enfant serre Il n'est pas de forgeron qui ait forgé De tels fers, quand il se délivre Rien ne retient son ardeur, Quand on le rouerait de coups de béton Plus alerte que le faucon, Par dessus tout, vole l'Amour.
Quand l'enfant archer En clignant de l'œil porte son coup Il n'y a ni four, ni brasier Qui produisent telles flammes Il n'y a ni crainte, ni rigueur, Qui ne soient bientôt surmontées Faible secours que la raison, Par dessus tout, vole l'Amour.
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