La vallée d'Ossau : d'Aüssaü
Culture et Mémoire




LA JOENESSE E L'AMOU

La joenese e l’amou
Aco soun dus mau ta jou
Atau dise dab tristesse
La douce pastourete
Tout en goardan lous moutous
Fort éloignade deus pastous.

A l’oumbrete de l’ourmeu
Que s’asset dab gran régreu
Aquiu qu’ey toute empensade
Que’n regarde soun aulhade
A jou sembla de louenh enlà
Que coumençabe a ploura.

Per ta leu qu’enden u crit
Que’n récounech soun amic
Que quitte la ribéire
A trabers la praderie
Hasè semblan d’amassa flous
Ta flouqueta souns moutous.

Ta leu qui s’esten troubats
Biste qu’esten embrassats
Las doulous qu’esten passade
Las larmes qu’esten sécades
E arride e badina eyts
Nou manquan pas de ha.

Quoan abou prou badinat
Qu’eu prouposa l’escarta
L’u qué da l’aude que bire
Que semble la coumedie
Jamés eth nou poudou trouba
L’as de cur en ta jouga.

Quoan l’as de cur esté troubat
Lou couple qu'esté fourmat
Ue douce pastourete
Emboubude dens l’erbete
Qu’en jougabe chens parla
Ta mielhe l’assegura.

Quoan lou joc esté fenit
Lou couple qu’esté esbarrit
Hé la quine gergade
Be’n souy toute enpensade
James n’an prés tan dé plasé
Coum jou hey dap lou galan mé.

Ta plà jouga a l’escartat
Cau abé soenh d’abé u goujat
Car eth bé sap quin s’aplique
L’as de cur sus l’as de pique
En d’aquet aymable joc
Tournari ha u n'aude cop.

La jeunesse et l’amour
Voilà deux maux pour moi
Ainsi disait avec tristesse
La douce bergerette
Tout en gardant les moutons
Fort éloignée des bergers.

A l’ombrette de l’ormeau
Elle s'assied avec grand regret.
Et là toute pensive
Elle regarde son troupeau.
Et il me sembla de loin étant
Qu'elle commençait à pleurer.

Bientôt elle entend un cri
Elle reconnaît son ami.
Elle quitte le bord de la rivière
Et à travers les prairies
Faisant semblant de ramasser des fleurs
Pour fleurir ses moutons.

Aussitôt qu'ils se furent retrouvés
Vite ils s'embrassèrent.
Les douleurs furent passées
Les larmes furent séchées.
Rire et badiner
Ils ne manquèrent pas de faire.

Quand ils eurent assez badiné
Il lui propose l'écarté.
L'un donne, l'autre retourne.
Cela semble une comédie.
Jamais il ne pouvait trouver
L'as de cœur pour jouer..

Quand l'as de coeur fut trouvé
Le couple, lui, fut formé.
Une douce pastourelle
Couchée dans l'herbette
Elle jouait sans parler
Pour mieux s'assurer.

Quand le jeu fut terminé
Le couple, lui, fut séparé.
Hélas! quelle giclée !
Moi j'en suis toute songeuse !
Jamais on n'a pris autant de plaisir
Que moi avec mon galant.

Pour bien jouer à l'écarté
Faut prendre soin d'avoir un jeune homme.
Car lui sait comment s'applique
L'as de coeur sur celui de pique
Et à cet aimable jeu
Je rejouerais bien une autre fois.


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Chanté par A Cauhapé
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