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La joenese e l’amou Aco soun dus mau ta jou Atau dise dab tristesse La douce pastourete Tout en goardan lous moutous Fort éloignade deus pastous.
A l’oumbrete de l’ourmeu Que s’asset dab gran régreu Aquiu qu’ey toute empensade Que’n regarde soun aulhade A jou sembla de louenh enlà Que coumençabe a ploura.
Per ta leu qu’enden u crit Que’n récounech soun amic Que quitte la ribéire A trabers la praderie Hasè semblan d’amassa flous Ta flouqueta souns moutous.
Ta leu qui s’esten troubats Biste qu’esten embrassats Las doulous qu’esten passade Las larmes qu’esten sécades E arride e badina eyts Nou manquan pas de ha.
Quoan abou prou badinat Qu’eu prouposa l’escarta L’u qué da l’aude que bire Que semble la coumedie Jamés eth nou poudou trouba L’as de cur en ta jouga.
Quoan l’as de cur esté troubat Lou couple qu'esté fourmat Ue douce pastourete Emboubude dens l’erbete Qu’en jougabe chens parla Ta mielhe l’assegura.
Quoan lou joc esté fenit Lou couple qu’esté esbarrit
Hé la quine gergade Be’n souy toute enpensade James n’an prés tan dé plasé
Coum jou hey dap lou galan mé.
Ta plà jouga a l’escartat
Cau abé soenh d’abé u goujat
Car eth bé sap quin s’aplique L’as de cur sus l’as de pique En d’aquet aymable joc
Tournari ha u n'aude cop. |
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La jeunesse et l’amour Voilà deux maux pour moi Ainsi disait avec tristesse La douce bergerette Tout en gardant les moutons Fort éloignée des bergers.
A l’ombrette de l’ormeau Elle s'assied avec grand regret. Et là toute pensive Elle regarde son troupeau. Et il me sembla de loin étant Qu'elle commençait à pleurer.
Bientôt elle entend un cri Elle reconnaît son ami. Elle quitte le bord de la rivière Et à travers les prairies Faisant semblant de ramasser des fleurs Pour fleurir ses moutons.
Aussitôt qu'ils se furent retrouvés Vite ils s'embrassèrent. Les douleurs furent passées Les larmes furent séchées. Rire et badiner Ils ne manquèrent pas de faire.
Quand ils eurent assez badiné Il lui propose l'écarté. L'un donne, l'autre retourne. Cela semble une comédie. Jamais il ne pouvait trouver L'as de cœur pour jouer..
Quand l'as de coeur fut trouvé Le couple, lui, fut formé. Une douce pastourelle Couchée dans l'herbette Elle jouait sans parler Pour mieux s'assurer.
Quand le jeu fut terminé Le couple, lui, fut séparé. Hélas! quelle giclée ! Moi j'en suis toute songeuse ! Jamais on n'a pris autant de plaisir Que moi avec mon galant.
Pour bien jouer à l'écarté Faut prendre soin d'avoir un jeune homme. Car lui sait comment s'applique
L'as de coeur sur celui de pique Et à cet aimable jeu Je rejouerais bien une autre fois.
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