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La vallée d'Ossau : d'Aüssaü
Culture et Mémoire




JOENESSA DE LA-BAISH

Jouenesse de la-baish
Bienetz escouta si bous platz
Ua nabère cançon
Hèite per un jouen garçon.
En aqueste endret
Coum bous auts sabetz
En touto sason
Que s’i hè l’amou.
Filhas a marida
No’ps leishetz pas troumpa.
Pensatz a bôste estât
Leishatz lous aulhès de coustat.

Per un plase d’amou
Malurosament per jou
Lou men mau non pot guari
Farmacien ni médeci.
Jou qu’èi consultât
Un oficiè de santat.
M’a dit un mot tôt doç :
« Ma chèra de bous
Jou cranhi bôste mau
Non si i aurà arren de mau
Si auretz jamei pensât
A b’amusa dab nat goujat ?

Ue dia a moun pradèu
Souleta dab mon batèu
Jou jamei non bédouy
Auta persona que jou.
Que pugèi drin mei haut
A l’ombreta d’un hau.
Qu’i trobèi un beroi aulhè.
Qu’abè lous uelhs graciés
L’èr d’un jouen amourôus
De tira que’m proposé
Si’m bouli marida.

Que m’espià tendrament.
Quan lou bii tan plasent
Chens nada faiçon
Su'endram en conversacion.
Ailàs quin doç plase
Deu mati dinc au se
Pastoreja nouste bestia
Demorem tau lendouma.
Touts dus que ns’i boulom tourna
Que’m getè dens un clôt
Que m’i demourà l’esclòp.

Jeunesse de là-bas
Venez écouter s’il vous plaît
Une nouvelle chanson
Faite par un jeune garçon.
Dans cet endroit
Comme vous le savez
En toute saison
On y fait l’amour.
Filles à marier
Ne vous laissez pas tromper.
Pensez à votre état
Laissez les bergers de côté.

Pour un plaisir d’amour
Malheureusement pour moi
Mon mal ne peuvent le guérir
Ni pharmacien ni médecin.
Moi j’ai consulté
Un officier de santé.
Tout doucement il m’a dit un mot :
« Ma chère de vous
Je crains votre mal
(Mais y a-t-il rien de mal ?)
N’auriez-vous jamais pensé
À vous amuser avec quelque garçon ?

Un jour dans mon pré
Seulette avec mon troupeau
Je ne vis jamais
D’autre personne que moi.
Je montai un peu plus haut
À l’ombrette d’un hêtre.
J’y trouvai un joli berger.
Il avait les yeux gracieux
L’air d’un jeune amoureux
De suite il me proposa
Si je voulais me marier

Il me regarda tendrement.
Quand je le vis si plaisant
Sans aucune façon
Nous entrâmes en conversation.
Hélas quel doux plaisir
Du matin jusqu’au soir
Faire paitre notre bétail
Nous y restâmes jusqu'au lendemain.
Tous deux nous voulûmes recommencer
Il me jeta dans un creux
J’y perdis le sabot.


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